Valise d'été et glandes mammaires
Je surfe sur la vague du bon goût et de l'élégance initiée par TF1 et son divertissement animalier quotidien (Secret Story pour ceux qui auraient pas percuté) avec ce titre.
Bon les gens, faut que je vous dise: je rentre de vacances et je suis é-pui-sée, lessivée, barattée, à la ramasse, torchon-carpette. Faut préciser que j'ai eu la bonne idée, comme tous les ans d'ailleurs, on change pas une équipe qui gagne, d'aller chez ma Gastine_traduisez ma copine Sandrouille qu'a un rire de démone de la forêt de Gastine malgré ses 1m50 les bras levés sur un tabouret_ et qui a la bonne idée de vivre à 100m de la mer dans un charmant village de la Côte Bleue.
Donc, disais-je, à la base j'y allais pour me reposer d'une année entière de fainéantise crasse. C'est sans compter Gastine qui m'a fait un programme dans le plus pur style stage commando, que même Rambo il pleurerait sa mère s'il avait été à ma place.
Ne vous fiez pas à la sérénité douce des photos, on a crapahuté comme des folles, visité des châteaux (hantés comme tout bon château qui se respecte), exploré des îles, mangé de la viande à la viande (menu Antioche du libanais local, 4 sortes de barbaque et une poire-williams pour survivre à la fin), vu le concert d'un Charlie Winston complètement électrisé,dansé toute la nuit sur du jazz manouche, vu des nonnes à barbe chanter des chansons vaguement paillardes en faisant de la contrebasse avec un improbable instrument fabriqué à base de poubelle (ah!!! Avignon et son festival!!) et bu de la Pietra (bière corse à base de farine de châtaigne).
Beaucoup de Pietra.
Vraiment beaucoup.
Burp.
Je fus toute tristoune quand je fus reviendue dans mes pénates personnelles à moi-même. Mais j'ai ramené, outre un bronzage approximatif, des mots qui sentent le pin, le tomate-mozza et la Pietra.
Re-burp.
Comme je suis gentille dans des proportions incommensurables, voici un lexique de survie à l'usage des gens qui devraient un jour passer 8 jours chez Gastine. Ouais, bon, j'ai conscience que je m'adresse à un public restreint, pour les autres vous pouvez toujours les utiliser à tout bout de champ pour éclairer le morne quotidien:
-Emboucaner: titiller son monde pour voir si le monde est chatouilleux. Embêter d'aimable façon, en règle générale. "Oh! Galinette!!! Quand est-ce que tu viens nous emboucaner? J'ai tout un stock de Pietra qui t'attend à la maison!"
-Envoyer du poney: marque un fort enthousiasme et une certaine admiration face à une personne ou une chose ayant une caractéristique remarquable."Taing' Charlie Winston il envoie grave du poney"
NB:Ne pas confondre avec l'expression "ça sent le poney" et encore moins avec "ça sent le poney dysenterique", qui mettent plutôt en avant une caractéristique olfactive plutôt péjorative de l'objet désigné.
-ça pose un niveau: il ne s'agit pas d'une expression sournoisement dérobée au BTP lusitanien, mais plutôt une aimable variante de l'expression du dessus. Notez que dans ma grise banlieue, l'expression existe sous la forme "Y'a du level". Comme quoi le Parisien fait son malin avec son Franglais mais il est en fait le frère du Marseillais."Woooo!!! Les nonnes troppo ça pose un niveau!!!"
- Y'a t'il une vie après (Charlie Winston, la Pietra, le festival d'Avignon)-- Oui, mais c'est difficile: pour celle-là, faut avoir un coplice, sans quoi ça perd de sa saveur. Met en avant le manque face à un truc tellement bon que ça frise l'indécence: "Y'a t'il une vie après les crevettes flambées au Pastis de Fafa? Oui, mais c'est difficile"__Oh que oui c'est difficile.
A part ça, parce que je suis pas là pour vous rendre bilingue avé l'assent/accent pointu, j'ai fait des trucs. J'en ai même fait beaucoup.
Commençons par le tricot; j'avais un stock de Paper Phil couleur Chaume (un beige doré splendide sur mon teint de bidet) et je suis partie de ça:
Vous noterez encore une fois ma folle créativité. Petit gilet en aiguille 6, vite fait mais pas encore porté. Je sais pas, je suis pas convaincue par la chose; trop épais, trop rustique, je sais pas, il me laisse perplexe. Au fait, j'en profite pour passer un appel: il me reste 3 ou 4 pelotes de Paper Phil, si quelqu'un en veut, je les donne (y'aura juste les frais d'envoi à votre charge).
Vous vous rappelez également le tissu pousse-au-crime de ma Mounette? Ben le voilà changé en charmant t-shirt, qui transforme mon fossile d'amour (pas taper Maman) en héroïne de Jane Austen.
Voici une photo présentée par la toujours charmante Lucette Van Poupoule. Quelle poseuse celle-là!!!
Aucune difficulté et tout assemblé à la surjetteuse, parce que Gertrud (prononcez Guertroude et oui, je sais, j'ai baptisé ma surjetteuse Gertrud, mais c'est en hommage à ses origines germaniques) et moi on s'entend comme deux larrones en foire après 4 Pietra (humour de répétition).
Y'a pas à dire, Pfaff ça pose un niveau.
Du coup j'ai utilisé mon patron McCall commandé l'an dernier et j'adore le résultat.
Non seulement la coupe est sympa, confortable (vous pouvez facile caser un menu Antioche dans votre estomac ni vu ni connu) et sexy car la longueur est un petit peu au-dessus du genou, mais en plus ça donne l'illusion à la face du monde que Dame Nature a pas été avare avec vous de la glande mammaire puisque le tombé du tissu met en valeur la plus faible de toutes les rotondités.
Et Dieu sait que j'aurais pas été prise à un casting de Russ Meyer...
Question technique, à part deux malheureuses brides et une ouverture goutte dans le dos à finir de façon propre, c'est du facile, du gratifiant à peu de frais.
Voici ma robe Funky, faite avec un tissu, acheté l'an dernier chez Mondial Tissu, et nommée ainsi car Z'hom l'a tout de suite associée aux boules afro et à facettes.
Enfin, pour préparer la rentrée_ mot à ranger dans la même catégorie que les mots crise, diète, rosé, Ministère de l'identité nationale_ je me suis cousu rapidos une blouse Paul et Joe d'un numéro de Patrones d'il y a deux ans, parce qu'il y a pas de raison que je fasse pas ma modeuse parisienne de base aussi.
Le tissu est un crêpe polyester bleu Klein top-fashion-trendy-cheesy machin tout ça, de chez Stop Tissu à Belleville. Pas de difficulté particulière si ce n'est que Paul et Joe taille très petit. La modeuse parisienne n'est vraisemblablement pas nourrie au reblochon et à la Pietra (et nan je m'en suis pas encore lassée). J'ai coupé mon 34 habituel et à l'essayage j'ai eu du mal à faire passer mon opulent bonnet A dans la blouse.
Mais ce n'était rien par rapport aux tourments qui m'attendaient pour l'enlever. Ben ouais, quand on a la bonne idée de coudre des tuniques d'hiver en pleine canicule on s'expose à des risques insoupçonnés. Portée elle est très bien, elle est ajustée mais reste confortable. Comme je vous l'ai dit ça se gâte quand on veut l'enlever. Au niveau des nichons j'ai eu une brève hésitation, et si je lançais la mode du t-shirt remonté? Mais quand mon abdomen a commencé à prendre une jolie couleur violette, j'ai décidé que c'était trop avant-gardiste. J'ai d'abord sauté sur place pour essayer de l'enlever (ce qui, vous en conviendrez, est ridicule) et puis je me suis découvert un talent de contorsionniste. J'ai décousu un peu les pinces dos, c'est toujours un peu gênant quand il faut l'enlever mais j'ai plus l'impression de me trouver dans les intestins d'un boa constrictor.
La prochaine fois, si vous êtes sage, je vous ferais le cri du Francis Cabrel.