Jessica Rabbit
Me voici avec du temps libre à n'en plus finir et surtout un appareil photo en état de marche, bénissez la grande générosité de Joli Papa, lecteur fidèle parmi les fidèles.
Commençons par la mauvaise nouvelle, si vous pensiez vous délecter de sombres histoires de culottes, vous allez être déçues. En effet, j'ai réussi à sauvegarder les photos de mon agonisant APN sur ma carte mémoire, mais me voilà par devant comme Gros Jean_ j'adore les expressions de fossile et j'assume_, et j'ai pas de lecteur HD, Zhom étant un informaticien en carton. C'est dommage, j'avais prévu de vous faire un truc genre flou artistique à la David Hamilton pour cacher ma décrépitude naissante pour mettre en valeur les trucs très jeune fille en fleur que j'ai couturé.
Même si j'ai été aussi loquace qu'un bloc de granit, j'ai pas chômé et j'ai continué dans mon trip "Je suis une greluche une fille, une vraie", parce que (et là, attention clichés bien baveux, vous étiez prévenues):
- Une fille ça aime le rose. Ou à la limite le mauve encore que ce soit un peu trop viril comme couleur.
- Une fille ça aime les trucs doux et pelucheux
- Une fille c'est fragile, ça attrape froid dès qu'il y a un coup de vent, ça doit, par conséquent, se couvrir la calebasse au moindre changement de température, pour éviter à la douce princesse d'éternuer délicatement
Vous comprenez donc qu'il était urgent que je m'occupasse de mes poils de tête et du truc dégénéré qui crèche en dessous (moi quoi). Heureusement Ravelry est là. Je dis heureusement, mais en fait depuis que je connais cette cochonnerie de Ravelry ma vie sociale s'est désintégrée, j'ai installé des essuies- glaces sur mon écran rapport à la salivation excessive qui touche votre servitrice devant cette pléthore de modèles tous plus beaux les uns que les autres et je me mets à rêver purl and knit-knit toutes les nuits. Ne commencez jamais ce truc, c'est extrêmement dangereux.
Bref, je cherche dans les modèles gratos de "Hat", parce que je speakasse l'Anglishe fluently of course et que je suis, je le répète, économe et non radine.
Et là je tombe en arrêt, tel un braque allemand devant un garenne, sur THE modèle: le cable béret, d'Ashley Hasse.
Bon, il allait falloir faire une session traduction, sachant que toutes mes tentatives de tricot anglais se sont soldées par des crises hystériques de fou rire. Et puis c'est des torsades... Et je me rappellai soudain avec douleur du bonnet de Nini, pour lequel j'en ai ch*é comme un 1er Ministre en Guadeloupe.
Mais telle une chevaleresse de l'aiguille auxiliaire, je me suis jetée corps et anneaux marqueurs dans la bataille.
Pour la traduc', ça a pas été trop dur, grâce à ça (d'ailleurs je vais proposer à la donzelle créatrice ma traduc en Français de chez nous). Pour tricoter le couvre-cafetière ça a été une autre paire de manches (hi hi), parce que comme je suis sous- équipée, et pas seulement de l'encéphale, j'ai du utiliser des aiguilles double- pointe, et mine de rien, ces trucs- là sont vicieux. Faut surveiller ses mailles comme le lait sur le feu parce que les rangs ont tendance à prendre la poudre d'escampette dès que votre attention est ailleurs.
Il m'a fallu une quinzaine de jours pour arriver à mes fins, ce qui représente un investissement au centimètre assez hallucinant.
M'enfin le voilà, il est beau, il m'a permis d'éjecter une pelote orpheline de mohair rose et d'avoir, au moins en apparence, l'air d'une fi-fille tout ce qu'il y a de plus princesse, même si je continue à faire vibrer les murs quand j'éternue et que mon nez s'obstine à sortir quantité de trucs marrants et à coloris variables.
Et une vue après blocage sur assiette.
Bientôt je vous montrerai ma nouvelle production, un pull en Beaugency, qu'est une laine trop bate, que c'est un bonheur à tricoter pour les mimines (mais que je suis pas sûre que la couleur me fasse pas passer pour un gros canari de 50 kilos)...
Dans ma noble quête "Toi aussi ressemble à une page mode de Cosmo", j'ai décidé de me coudre un truc de fille un peu moins nunuche mais aussi un peu- beaucoup moins confortable. Je louchais depuis un peu plus d'un an sur un modèle de jupe avec fausse traîne intégrée de chez Patrones, j'avais le tissu qu'il faut (acheté à un prix que c'est presque donné au marché St Denis), les boutons et la motiv' qui va bien.
Mis à part le caractère casse-pied du carreau qu'il faut raccorder au millimètre (et que j'y suis pas toujours arrivée totalement), tout allait bien, j'aurais la même que la sublime asperge qui posait sur papier glacé dans le magazine.
Evidemment au 1er essayage, un truc a cloché. De toute façon y'a TOUJOURS un truc qui cloche, comme si le Dieu de la couture vous mettait à l'épreuve à chaque fois que vous décidez de faire marcher Titine.
Inspection: derrière, nickel, rien à dire, sur le côté, fermeture invisible RAS, devant, Hiiiiiii, horreur, malheur! la traîne, si jolie de dos rebiquait façon oreille de basset artésien. Sans vouloir offenser les amateurs canins, moi qui rêvait d'une silhouette à la Jessica Rabbit, je me voyais plutôt affublée d'un déguisement à la Droopy; dans le genre Calor, Sensualidad et Foutcheball (avec Marvin Gaye en fond sonore), on a vu mieux.
Mais vous me connaissez, je ne me suis pas laissée démonter et j'ai tout retaillé, histoire d'avoir un empiècement plus adapté à ma taille de gnomesse.
J'ai viré la ceinture et j'ai doublé la jupe pour plus de confort et je me sens enfin Jessica. Voyez plutôt:
Bien sûr, je vais pas pouvoir courir l'épreuve olympique du 400m haie, au grand damn de Z'hom qu'est de toute façon tout sauf compatissant, je vais pas non plus pouvoir la porter au collège, vu que mes élèves sont plein d'hormones, beurk, et que le dit vêtement ne cache rien de mon anatomie popotinesque, mais elle me plaît (bon, en vrai elle rend mieux que sur les photos).
Pour ceux qui passent leur temps à traquer le défaut, sachez, et d'une, que la marque de chaussette sur la cheville est très tendance à New York et de deux, tout ceci prouve bien que je Toshop pas mes créas.
Pour finir, je suis allée aux Puces des Couturières de Champigny, filer un coup de patte à Mimi Kaolin. On se dit toujours, bien hypocritement d'ailleurs: "C'est Génial, Jean Pascal, je vais pouvoir vendre une partie de mon exubérant stock".
Au début je me suis tenue, j'ai pas bougé du stand, maîtrise, force, courage et abnégation, tel était mon credo. C'est vers le début de l'après-midi qu'a eu lieu le drame. Je suis d'abord tombée sur un fabuleux coupon de velours noir, fin et tout brodé sur le bas. La vieille dame qui vendait le tissu m'a dit "Il y a 3 mètres, je vous le vend 5 euros". J'ai soudain eu très chaud, des gouttes ont commencé à perler à mon front, mon pouls s'est accéléré et une petite voix intérieure m'a répété "Tu n'as pas besoin d'un énième coupon". J'ai répondu "Ta bouche!" à la petite voix et je me suis vautrée, en prime, dans la cotonnade du stand à côté. Ce qui prouve bien ce que ça veut dire (gneu?).
Voici mon butin:
Le velours noir, je l'aime d'amour et j'en ferai une robe pour les frimas prochains, le tissus lainage cashemire et qui ne fait pas vieille tata qui pique comme ont pu l'affirmer certaines mauvaises langues de ma connaissance (n'est-ce pas Mimi?), fera aussi une jolie robe d'hiver. Quant aux deux cotonnades, je pense me tailler des petits hauts très trendycheuuu, très fraicheur Narta, si vous voyez ce que je veux dire, pour les grosses chaleurs parigottes.
La prochaine fois, si vous êtes sages (et si mon APN daigne revenir du SAV), je vous montrerais bis ma culotte, sinon faudra vous contenter de mon imitation du canari.