La montagne accouche d'une souris

Me voici revenue, depuis une bonne semaine, c'est vrai, de mes vertes régions de l'Est où j'ai, dans le désordre, fait une angine carabinée par 32°, supporté (trop) activement la production de l'agriculture viticole locale, pioncé dans les vignes (ceci n'étant pas complètement une conséquence de mon militantisme cité juste avant), suis entrée dans une faille spatio-temporelle (fête forestière du sanglier à la broche dans un obscur village au fin fond de l'Alsace) où d'étranges autochtones célébrait le divin cochon sauvage en écoutant du cor de chasse le soir au fond des bois tout en tronçonnant des rondins de bois pour en faire des bambis.
Vous pouvez d'ailleurs voir ci-dessous ma Gastine poser avec l'heureux trompetteur et ses bacchantes, histoire que vous ne pensiez pas, en lisant ces premières lignes, que mon alcoolisme notoire a pris des proportions incontrôlables.

                                                

Je vous raconte tout ça, non pas pour que vous me plaigniez copieusement, bien qu'il est de notoriété publique que ma vie est une vallée de larmes, mais juste pour vous dire que je n'ai rien foutu.
Qu'on soit bien d'accord, j'ai pas fait exprès. J'avais bien pris mon petit pull avec mes aiguilles, afin de profiter des longs retards de la sncf pour avancer un peu dans ce que je considère déjà comme ma Bérézina tricotesque. Seulement je me suis aperçue que j'avais tout bonnement oublié de prendre mes pelotes. Et là, c'est le drame!

Je viens donc seulement de terminer la première manche et j'ai bon espoir, bien que la seule vue de ce pull me file l'envie de me donner la mort de façon lente et douloureuse, en écoutant du Sheriffa Luna par exemple, de finir cet ouvrage marqué par le sceau de la malédiction la plus noire.

Après m'être tourné les pouces pendant plus d'un mois, j'ai donc décidé de me remettre dans le bain avec un petit chemisier très Brazil, très chaleur, très foutcheball et qui cadre parfaitement avec la joie de vivre exubérante dont fait preuve la populace parisienne.
J'ai jeté mon dévolu sur ça:

Pour info il s'agit d'un patron du Burda de juillet 2007, noté difficulté deux.  Evidemment je me suis dit, trop facile,  finger in the nose, easy peasy. Sauf que pas du tout...
Tout d'abord je me suis aperçue que, contrairement à ce que je croyais, je parle pas le Burda couramment. Après une demi-heure à essayer de déchiffrer les sibyllines explications, Champollion a décidé de renvoyer  les hiéroglyphes d'où  ils venaient. J'ai fait à ma sauce.
J'ai eu quelques suées, mais j'ai fini par avoir un truc correct et je remercie le tissu d'être aussi imprimé, parce qu'il y a pas à dire, y'a pas mieux que la fleurette psychédélique pour cacher la couture sournoisement pas droite.  Je vous passe le montage du col  qui a été  un enfer, principalement parce que j'ai été bête et disciplinée, que j'ai suivi les instructions de Burda au lieu de faire comme je le fais d'habitude.  Quant aux manches, dont j'ai appris qu'elles étaient trop grandes en lisant le site de revue de patrons dont je vous parlais tantôt, elles ont été relativement faciles à modifier et à monter. C'est d'ailleurs à se demander si le concepteur de patrons de l'honorable firme teutonne et moi n'aurions pas quelques accointances en ce qui concerne le vendanges tardives vu le nombre d'erreurs qu'on peut trouver depuis quelques temps dans ce magazine. M'enfin j'dis ça, j'dis rien.
Voici donc mon chemisier qu'au final j'aime beaucoup et que, par conséquent, je vais porter jusqu'à usure totale:

                                                   

Vous remarquerez l'audace folle  dont j'ai fait preuve dans le choix du tissu. Rien à voir avec le modèle de départ.

Pour me remettre de mes émotions coutureuses, je suis allée chez Mimi Kaolin qui m'a gentiment invitée à prendre le thé chez elle pour y discuter chiffons et patrons sous le regard bienveillant du chat Caramel qui nous a gratifié de triples saltos arrière, de double axels afin de nous montrer son plaisir et accessoirement d'obtenir un rab' de croquettes.
J'ai ramené quelques patrons de chez Mimi:

J'ai également ramené un joli tee-shirt sérigraphié par ses soins, mais je vous le montrerai quand j'aurais fait un ou deux petits travaux de custo.

Gentes dames et damoiselle, sachez également que la diligente Mimi organise un swap dont le sujet est le Japon et que je vous invite fortement à vous y inscrire, d'abord parce que c'est vachement chouette de recevoir un truc fait-main ensuite parce que ce qui est encore plus mieux c'est que vous pourriez recevoir un truc fait par MES gracieuses mimines et ainsi devenir la (risée) coqueluche de toute votre rue, voire même du quartier.

                                                   

J'ai pas tout à fait dit la vérité concernant les travaux de laine, j'ai pas totalement rien foutu comme une grosse feignasse de fonctionnaire. J'ai investi dans deux pelotes de Phil crochet et je me suis lancée dans le merveilleux monde de la demi-bride. L'objectif non-avoué étant d'arriver à ça:

Sauf qu'il m'a fallu deux jours entiers où mes nerfs se sont tendus comme un bikini de danseuse de clip de rap, c'est dire, pour finalement arriver à ce chef-d'oeuvre qui restera à jamais dans les annales du point de blé:

Est-ce la démotivation ou la digestion de ma ration quotidienne de patates au fromage? Toujours est-il que depuis mes crochets dorment dans un de mes tiroirs et vu que la froidure va sans doute arriver au galop dans les mois qui viennent, y'a peu de chance qu'ils en sortent avant l'été prochain.

En revanche je passe un temps fou sur Ravelry. Je signale pour les ignorants ou ceux qui vivraient dans le fond du Kazakhstan supérieur,  sans accès à internet, que Ravelry est une énorme base de données où on peut gérer  ses projets tricots,  voir les différentes versions de modèles qui ont déjà été faits par les gentils membres, avoir accès à pleins de tutos et de patrons gratuits, voir ce que tricotent les autres folles de laine à l'autre bout de la Terre. D'ailleurs c'est tellement énorme que je me demande comment il est possible qu'il y ait encore des moutons avec de la laine sur le dos vu le nombre de productions qui sont postées quotidiennement sur le site.

            

La prochaine fois, si vous êtes sage, je vous parlerais de l'horticulture hawaïennne. Ou pas...

Comments

[Bb]

Ton chemisier est superbe, il me plait beaucoup. Bravo !

[isabelle]

Trés beau chemisier, c'est réussi !

[Aurore234]

et bien que de péripéties en tout genre !!
le chemisier t'auras fait suer mais le résultat est là !! il est vraiment très joli et te vas comme un gant !!
en ce qui concerne le crochet, je ne te lancerais certainement pas la pierre, vu que je me suis essayé au crochet en juillet, qu'on aurait dit une malade atteinte de la tremblote, que j'ai fini par éclater de rire de nervosité et que j'ai tout envoyé balader sans plus jamais y retoucher !
A mon grand désespoir quand même, quand je vois les si beaux ouvrages que l'on peut faire au crochet !

P.S : super sympa ta photo de ta virée dans la 4ème dimension ! lol!;)

[peacockchic]

Bonjour J'aime votre blog. - Je utiliser Google Traduction de la lire en Anglais et écrire des commentaires. La chemise est belle

[ilona67]

Ils doivent avoir des pbs de traduction à Burda...enfin quand tu vois les inexactitudes de certains magazines français, tu te dis que parfois le français est une langue étrangère! Dommage pour tes essais au crochet, mais il faut persévérer avant d'obtenir les "encouragements"!hihi