Japoniaiseries
Merci de votre sollicitude et de vos témoignages nombreux sur les aléas de l'apprentissage à rouler sur les vieilles et les teckels. Je vais, sans aucun doute, passer mon code le mois prochain, et, avec un peu de chance, je participerai bientôt avec enthousiasme, au remplissage quotidien de la rubrique chiens et percepteurs écrasés.
Evidemment ce ne serait pas de vraies vacances si je ne partais pas vadrouiller par monts et par vaux toute la sainte journée. Je me suis donc rendue avec Gally, ma copine de la mort qui tue sa race, à la Japan Expo, il y a une semaine.
Passons sur le fait que l'âge moyen du public vous donne l'impression que vous avez la fraîcheur d'une vieille tranche de salami oubliée en plein cagnard. J'avais malgré tout mis au point un camouflage djeun's qui devait me rendre mon apparence perdue de jouvencelle et tromper le boutonneux prépubère, pantalon pattes d'éléphant obèse, coiffure ultra méga fun. J'attendais Mamzelle Gally et sa copine Lucie dans cet accoutrement, quand une gentille dame vint m'accoster pour me demander mon chemin. Et bien malgré ma djeunsitude évidente, elle m'a quand même gratifié d'un aimable "Merci beaucoup Madame!". Et soudain je me suis sentie très lasse...
Néanmoins j'ai passé une bonne journée. J'ai vu un défilé de cosplay (costume imitant les personnages de mangas ou de jeux vidéos), des démonstrations de jeux vidéos vous rendant plus ridicules les uns que les autres et puis aussi Dorothée, impayable dans son rôle de momie vivante. Un bel avenir dans le cinéma fantastique lui est promis.
Gally a décidé que l'an prochain l'attraction ce serait nous et que j'allais endosser le costume de Nico Robin:
Pas de doute que là aussi on risque de m'appeler Madame, mais pas pour les mêmes raisons que celles citées plus haut.
Alors que nous errions, de façon nonchalante, entre les stands de vêtements divers et variés, je jouais à mon jeu préféré, l'agaçant "ça je sais faire, ça aussi", Gally est tombée en arrêt tel un braque de Weimar devant un lapin neurasthénique, pile poil face à un très joli kimono japonais.
Bien sûr, il a fallu que je dise "ça je sais faire", la demoiselle m'a alors fait des yeux de chaton orphelin et c'est comme ça que je me suis lancée, sans filet et sans patron dans la confection d'un magnifique peignoir japonisant avec obi assorti:
Pour le patron je vous renvoie à ce site. Y'a pas plus simple, 4 rectangle, deux triangles pour les côtés et vous voilà prête à devenir la Geisha du quartier, pour peu que porter un chignon de 4 kilos 15 heures par jour et vous noircir le chicot ne vous fasse pas peur.
J'ai également profité de mes longues journées d'oisiveté pour me confectionner un pantalon d'été confortable dans un coupon de lin turquoise que j'avais acheté l'an dernier.
Je suis partie de ce patron Burda de juin 2004, admirez le tissu du modèle, monument élevé au bon goût vestimentaire germanique, sans vouloir être mauvaise langue:
Une fois n'est pas coutume, ce fut un rêve de patron, avec un rêve de tissu à coudre et le résultat est nickel:
Je me sens comme elle , sauf qu'au niveau du tigre y'a comme un problème, je n'ai en effet qu'un félin dégénéré cérébralement qui se laisse pousser la panse dans des proportions réellement déraisonnables:
J'ai également fait cette jupe sur la base d'un patron de jupe crayon qui est devenu un classique. Vous excuserez l'aspect froissé de la chose, mais l'atmosphère ne se réchauffe, hélas, pas entre mon fer et moi.
En revanche, y'en a un qui chauffe c'est mon vieil ordi. J'ai eu la réjouissante surprise de sentir comme une odeur de tranche de pain de mie coincé dans le grille-pain, alors que j'allumais guillerette pépère (là je parle de mon ordinateur, Z'hom, lui n'est pas du genre à fondre de la carte-mère pour si peu). L'informaticien du logis m'a alors annoncé sans ménagement que j'avais épuisé Pépère 3ème du nom et que sous peu, il allait rendre le Bios dans un grand Bip-bip d'agonie.
Vous vous en doutez, moi qui aime mon PC d'amour, j'étais au désespoir, il me fallait un réconfort. J'ai donc commandé ça:
...afin de me consoler de cette mort annoncée.
Sauf que le lendemain, sous l'oeil incrédule de Z'hom, c'était reparti comme en 14 et mon fidèle Pépère ronronnait à nouveau comme n'importe quel micro-processeur qui se respecte doit le faire.
De toute façon Pépère sera bientôt en vacances, car je suis venue vous dire que je m'en vais, pour prendre un repos bien mérité loin de Nogent-sur-Marie Chantal.
J'emporte d'ailleurs dans mon petit panier les morceaux de mon Arlésienne de pull (on en entend parler mais on le voit jamais) et, mes parents étant équipés, du fin-fond de leur brousse d'une connection somme toute honorable, je vous dirai un petit mot, voire deux avant mon retour dans la verte et riante région parisienne, début août.