White snow
Comme je vous l'ai dit précédemment mon surnom durant les noires années du lycée c'était Blanche Neige. Surnom dû à ma pâleur aristocratique (je suis pas sûre qu'on me retrouve sur une photo de paysage de neige) et à mes noirs cheveux (j'aurais un succès fou dans les soirées bat cave). Sauf qu'on avait raison de me traiter de gothos- refoulée- qui- véhicule- une- image- rétrograde- de- la- femme (l'est niaise quand même de faire le ménage pour ses 7 pourceaux de nains), car le conte commence avec une référence à la mère de Miss Gnan-Gnan qui brode et se pique le doigt comme une grosse maladroite.
Là où je veux en venir? Ben toute coïte d'admiration devant les créations de Badnana, je me suis dit que j'allais m'essayer à pousser l'aiguillée (grâce à cet excellent site, Primrose designs), sauf que vraisemblablement être une ouin-ouin de l'aiguille c'est génétique, puisque je n'ai aucun avenir en tant que brodeuse. En revanche une belle carrière de Fakir de doigt m'est promise. Ma fortune est faite,à moi les émissions chez Patrick Sébastien.
Je tire donc les conséquences de mon échec et me retire définitivement (euh peut-être pas mais bon) du monde de la broderie.
Quelques nouvelles du front: je pourrais vous dire que j'avais les bulletins à remplir, les derniers devoirs du trimestre à rendre et qu'ayant fini de corriger les oeuvres littéraires de mes 4èmes j'étais trop fatiguée (déprimée) pour me mettre à mes aiguilles. En fait c'est pas vrai, je suis juste une grosse flemmardasse. J'ai donc fait le minimum syndical.
J'ai commencé ça (version manches courtes):
Au départ je devais faire une tunique d'un Burda des années 70. J'ai monté le devant mais ça ne me plaisait pas, du coup j'ai ressorti ce patron New Look acheté pour une somme dérisoire sur un site américain qui contribue régulièrement à l'augmentation de ma dette publique personnelle.
C'est le genre patron retors, ça a l'air de rien comme ça, tout simple, tout choupinet, mais en fait ce chemisier c'est le Mal. Vous avancez en terrain miné. D'abord faut faire très attention à couper exactement les mêmes empiècements, sinon vous vous retrouvez avec un chemisier bancal (j'en ai fait la triste expérience après avoir fait de l'acharnement thérapeutique sur un ravissant coupon de satin bleu nuit. Paix à son âme). Après faut coudre l'empiècement qui fait exprès d'être arrondi juste pour vous embêter, et pis faut poser un biais que si vous le montez pas pile-poil comme il faut, la couture du col sera un calvaire qui ébranlera un peu plus votre santé mentale déjà vacillante.
Bref, après y avoir laissé ce qui me reste de raison, j'ai réussi à faire un truc à peu près satisfaisant:
Me reste les manches à monter (fastoche), les boutonnières (trop simple) et l'ourlet roulotté du bas (very easy) à faire pour finir ce chef d'œuvre qui me fera ressembler, je n'en doute pas, à une jeune pensionnaire proustienne en fleur. Ce qui est un exploit en soi vu ma tendance énervante à vieillir un peu plus chaque année.
Demain, si vous êtes sage, je vous parlerais de mes luttes intestines et familiales, si, si, ça va ensemble.